Aujourd’hui j’ai décidé de parler d’un des sujets les plus explosifs qui soit dans une famille. Non, je ne parle pas du choix des prénoms des enfants de votre cousine, mais des devoirs. Ce mot à lui seul est l’anti-madeleine de Proust. Vous l’entendez, et en une minute vous êtes replongé.e dans des souvenirs d’enfance douloureux faits de désespoir, de sueurs froides du dimanche soir en voyant qu’il y a une rédac pour demain, de disputes avec vos parents parce que “ce n’est pas comme ça qu’elle nous a dit de faire la maitresse” et de “livre oublié-dans-son-casier-mais-purée-c’est pas-possible-ce-gosse-un-jour-il-oubliera-sa-tête”.
J’ai été tellement traumatisée par les souvenirs de disputes entre mes parents et mon grand frère (oui, je balance), qu’avec mon mari nous avons pris la décision la plus radicale rien que pour les éviter : un mois avant la rentrée d’enfant numéro un en CP, nous avons déménagé en Nouvelle-Zélande, où pendant 7 années de scolarité les garçons n’ont eu ni devoirs, ni notes. Alors, je ne vous cache pas, ce n’est pas LA solution la plus simple pour gérer les devoirs. Mais du coup on s’est épargné beaucoup de mauvais moments potentiels !
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et la rentrée nous sommes en Suisse, donc les enfants ont maintenant des devoirs et des notes, donc des évaluations à réviser. Alors on est encore sur du light par rapport à mes souvenirs d’enfance; on est sur du 45 minutes par semaine maximum, c’est largement gérable. Mais il faut rajouter à cela les années de retard à rattraper en Français (les enfants n’ayant pas été scolarisés dans la langue de Maitre Gim’s, mais dans celle de Beyoncé), et en Allemand (das ist muy importante in Schweiz, heureusement ils peuvent compter sur mon trilinguisme évident). Donc il y a quand même du boulot, et tant que moi je n’en ai pas, justement, du boulot, je peux les aider. Le temps est venu d’honorer la promesse que j’avais faite à la petite fille que j’étais : je refuse de me prendre la tête pour les devoirs.
Du coup, face au nouveau challenge devant nous, j’ai fait ce que je sais faire le mieux : du chantage émotionnel préparer et organiser. D’abord on a préparé leurs petits cerveaux malléables non seulement au choc des devoirs, mais à notre approche: on les encouragera fortement à faire leur devoirs, on les aidera, mais on ne les forcera pas, ils devront gérer les conséquences de leur flemme le cas échéant (spoiler alert, numéro 1 a déjà été face à ces conséquences et l’échec a été tellement cuisant lors de sa seule évaluation non révisée, sa réaction tellement explosive que même les 2 autres ne sont pas prêts d’arriver à l’école les mains dans les poches pendant un moment ! Pour une fois son sens exacerbé de la compétition nous a été bien utile).
Ensuite, on s’est attaqué à l’organisation matérielle. Nous voulions un endroit agréable pour faire les devoirs. Pas de chacun dans sa chambre sur un bureau, pas pratique pour les contrôler travailler ensemble, trop de distractions, et surtout on voulait que les chambres restent des endroits zen, avec rien qui ne leur rappelle l’école. Un peu comme pour le télétravail. Personne ne veut penser à son collègue Henri-qui-a-des-traces-d-auréoles-séchées-sur-sa-chemise-même-à-8H-du-mat à la vue des dossiers posés dans le coin de la chambre. Nous avons la chance d’avoir une salle à manger séparée qui est devenue la salle des devoirs. C’est neutre, et ils peuvent participer à l’aménagement de l’endroit pour le rendre agréable.

Il y a surtout un grand placard entièrement dédié à l’école avec : un casier individuel pour leurs affaires (en carton massif, j’exige le meilleur pour mes enfants), une place pour les sacs, des fournitures en plus, et les livres de référence communs. Je dévie un peu mais je pense avoir le seul enfant de 13 ans AU MONDE qui ait envoyé un message WhatsApp à sa Grand-Mère pour lui demander de ne surtout pas oublier le Bescherelle quand elle viendrait en vacances. Je suis partagée entre la fierté et la gêne. Cela simplifie vraiment la vie de tout avoir accessible en un seul endroit. Et surtout, leurs affaires d’école ne se mélangent jamais avec d’autres. Car oui, ton enfant arrive à se coller lui-même à la feuille en cours de travaux manuels, mais la feuille hyper importante de la maitresse qui te donne les dates des réunions parents-profs, celle-là tu peux être sûr.e. qu’elle n’est collée nulle part, et que si le sac arrive dans la chambre, elle finira avec les T-shirts, ou sous un lit.
Enfin, après des semaines où j’étais le parent qui s’occupait à 100% de la gestion des devoirs car n’ayant pas encore de boulot, j’en ai eu marre on s’est vite rendu compte qu’il fallait mettre en place un système, diviser pour mieux régner, pour se partager les tâches tout en leur laissant la place pour développer l’autonomie et la prise d’initiative face au travail, bla bla bla. Donc maintenant, chaque semaine mon mari et moi sommes le parent responsable de la supervision des devoirs d’un seul enfant. Et le troisième se gère tout seul. Attention, responsable ne veut pas dire faire les devoirs avec eux, mais vérifier le carnet tous les soirs et les aider à s’organiser dans leur travail, à anticiper les évaluations à venir et à prioriser les tâches. Bien sûr, ils peuvent tous faire appel à nous pour réviser ou les aider. En gros on sert de pense bête, de pom-pom girl, de coach, de tuteur si on peut, mais pas de flic.
Avec les attentes, les outils et le système en place, ne restait plus qu’à créer une routine, pour fermer le débat une fois pour toute et ne pas avoir à discuter tous les jours du meilleur moment pour faire ses devoirs, et pendant combien de temps (ça se voit que je déteste répéter ?). Tous les jours ils doivent montrer leur carnet à leur parent de la semaine (même si “il-n-y-a-rien-je-vous-jure”, parce que souvent “ah-oui-c-est-vrai-y-avait-un-truc-en-fait”), et doivent passer 10 minutes sur les devoirs s’il y en a, et 10 minutes à rattraper le programme en Français et Allemand quoiqu’il arrive.
Et comme les écrans sont limités, ils ne rentrent pas en concurrence avec les devoirs. On ajustera l’organisation au fur et à mesure, mais pour le moment ça roule, et je ne suis pas encore prise la tête pour les devoirs ! Youhou ! Mission accomplie, la petite Hélène de 7 ans est contente de cette promesse tenue et admire la belle femme organisée qu’elle est devenue.
Et vous, vous faites comment pour les devoirs des enfants ? Je suis toujours curieuse et preneuse d’idées.
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